Nous avons passé une bonne partie du mois de juillet au Québec, dont quelques jours de camping au Parc des Monts Valin. Nous sommes remontés exprès depuis Québec pour y aller, avant de redescendre tranquillement en direction de Montréal. Nous prévoyons d’y passer trois nuits, en tente. Ce carnet de voyage correspond aux jours 3, 4 et 5 de notre roadtrip québécois.
Retour donc sur un side-trip dans le Formidable Voyage au Québec (FVAQ pour les intimes!)
Jour 1: installation au Parc des Monts Valin
Nous arrivons au Parc des Monts Valin par un route caillouteuse, loin du goudron américain. De longues minutes s’écoulent pendant lesquelles nous regrettons de ne pas posséder de 4×4, puis nous arrivons enfin au Centre d’Accueil. Les points administratifs réglés, nous reprenons la voiture pour rejoindre notre campement, calme et retiré, en bord de lac. Si le parc n’est pas des plus pratiques, les emplacements de campings sont au top: plancher ou sable, table, foyer et toilettes sèches! En plus, nous avons l’endroit pour nous tous seuls ! (oui j’avoue, en pleine nature avec un groupe d’amis, j’ai un côté « L’enfer, c’est les autres! » )
Pour finir la journée (et ne plus remettre les fesses en voiture), nous choisissons une randonnée facile de 3 heures dont le départ est accessible à pieds depuis le camp. La randonnée des Pics offre de très jolis points de vue sur l’eau et la forêt environnante. Souvent, l’eau affleure au bord du sentier: une goutte de plus, et ça déborde! SOS, j’ai oublié mes chaussures imperméables!!!
Au retour, nous puisons un peu d’eau dans la rivière grâce à notre filtre à eau. Heureusement, nous avons pensé à l’emmener car il n’y a pas d’eau sur le site et l’Accueil est à 45 minutes de voiture! Indiana Jones façon 21 ème siècle…..
Après cette longue marche, on pense profiter du lac pour se baigner…. ah bah non, y a des sangsues ! Un point de détail! Sur terre, la vie n’est pas plus rose car tous les insectes présents sur place ont visiblement décidé de nous bouffer. Moi qui craignait les moustiques, je suis servie!
La question, ce n’est pas: « Quels sont les insectes qui piquent ? Mais plutôt, lesquels ne piquent pas! »
Nous passons des pulls à capuche à manches longues, des pantalons et l’on se spray à qui mieux mieux, mais rien n’y fait. En désespoir de cause, on allume un feu en espérant que la fumée chassera les indésirables, ce qui marche à moitié. A la nuit tombée, il y en a heureusement moins mais je m’en sortirai quand même avec pas moins de 32 piqûres en tous genres … Ils avaient faim, les bougres!
Jour 2: kayak au Parc des Monts Valin:
Nous commençons la journée par la Randonnée des fantômes. Le nom est exaltant et le sentier conduit au Pic Dubuc d’où l’on a une vue magnifique sur la vallée environnante. La rando dure environ 2 heures (3km aller, 3 km retour) avec un bon dénivelé.
Au bout de 2km, on croise un refuge très bien aménagé que l’on imagine fort réconfortant l’hiver: 8 lits, un poêle, un espace cuisine/salon… Il y en a également un autre à côté pour casser la croûte le midi en cas de froid ou de pluie: de grandes tablées et un poêle complètent le décor. Au pied du chalet, Tyler se fait attaquer par un oiseau très territorial qui finit par lâcher l’affaire face au surnombre. Vu le peu de monde qui passe par là l’été, pas étonnant qu’il se soit approprié ce bout de chemin: en 2 heures, nous ne croiserons qu’un couple et un monsieur en VTT.
Au Pic Dubuc, la vue promise est bien là, mais on en trouve une encore mieux en redescendant un peu sur l’autre versant.
Après un pique-nique au camping, nous allons récupérer les kayaks que nous avons loués au débarcadère voisin. Nous les mettons à l’eau depuis le ponton. Pas question d’y mettre un orteil depuis que nous y avons vu les sangsues! Et c’est parti pour 4 heures à la rame. Enfin un répit sans insectes!
Malheureusement, au retour, ils nous attendent sagement au camp. Nous avions espéré que la présence d’autres campeurs diminuerait d’autant les chances de se faire piquer, mais les diables ont dû appeler es renforts.
J’imagine déjà l’annonce entre copains moustiques: « Les gars, on a trouvé un nid! Tous avec moi, ce soir on festoie! »
Au dîner, un petit lapin vient nous saluer. Enfin un élément de faune non hostile! Moment de mignonitude du jour avec l’apparition de cette peluche vivante!
Jour 3: le Parc des Monts Valin sous la pluie
Nous nous réveillons sous la pluie. La météo tant redoutée de ceux qui campent en tente… Après avoir attendu un moment que l’ondée s’arrête (en vain), ma patience ayant des limites, je décide de courir jusqu’à la voiture. Aujourd’hui, ce sera petit déjeuner à l’intérieur! J’ extrait un muffin et une brique de lait de nos provisions et profite d’être au sec pour sortir un livre. Mes compagnons de voyage préfèrent rester dans la tente.
Soudain, j’assiste de derrière le pare-brise à une scène surréaliste: un autre groupe, équipé de k-ways, sort de sa tente pour prendre le petit déjeuner. Elles s’installent sur la table de pique-nique, comme s’il ne pleuvait pas, allument un réchaud puis font cuire une sorte de porridge et du café… La préparation dure bien 10 minutes, puis elles prennent leur repas toujours dehors pendant une autre dizaine de minutes. Il pleut toujours des cordes mais ça n’a pas l’air de les déranger …. Je crois que je viens de rencontrer mes premiers humains Waterproof .…
Après ce moment d’héroïsme, il faut se rendre à l’évidence, la pluie ne va pas s’arrêter. Nous plions donc bagage sous un fort crachin et apprécions alors beaucoup la plateforme en bois pour replier la tente! Replier une tente sous la pluie ce n’est pas facile, surtout si la boue s’en mêle!
Nos tentes ( Stormbreak 2) ont bien tenu et nos affaires ne sont pas humides. Malgré tout, il est temps d’opérer un repli stratégique vers l’accueil. Nous en profitons pour prendre une douche (25 cts de dollar) et un café (2$) bien mérités.
L’Accueil propose aussi du WIFI (en très petite quantité) et des prises pour recharger nos batteries. Ainsi nous décidons d’y déjeuner en attendant que l’orage passe.
Finalement, la pluie décide de s’éloigner et dans l’après-midi, nous prenons possession de notre nouveau campement, près de l’accueil et en bord de rivière ( Camping de l’Eau Vive). Nous sommes de nouveau seuls au monde (sans compter les moustiques, bien sûr… sont toujours là eux …) A l’Accueil, nous avons hésité à louer un chalet, mais nous avons résisté! Maintenant, au meilleur emplacement (le seul qui donne sur la rivière, premier arrivé, premier servi!), nous ne regrettons pas du tout notre décision.
Arrive le moment difficile de cette fin de journée: allumage de feu avec du bois mouillé dans un puits mouillé… (heureusement, nous avons racheté une pile sèche en sus de nos restes humides).
On s’endort dans le clapotis de la rivière et les coassements des grenouilles taureau… C’est quand même bien le camping!