Cours surprise d’ornithologie : Ce que j’aime dans les voyages, c’est l’imprévu. Il était prévu que je visiterai Prague, puis Olomouc avant de retourner à Prague pour rentrer en France. Il était prévu que je visiterai des monuments, des parcs, des églises, que je flânerai dans les rues, que je mangerai tchèque, que je paierai en couronnes et que je ne comprendrai rien au tchèque.
Ce qui n’était pas prévu, c’est que je prendrai part à une étude ornithologique sur les gobe-mouches et les mésanges en forêt tchèque. Tout ça alors que j’ai moi-même fait des études littéraires…
J’ai donc troqué ma journée au musée contre une journée en pleine nature ( ça tombe bien, il faisait super beau!) dans un petit village près d’Olomouc: connaissances en ornithologie, me voilà! Nous avons visité des centaines de nichoirs et relevé s’ils contenaient ou non un nid, si oui, de quel oiseau, à quel stade, s’il y avait des œufs, froids ou chauds.
Plusieurs fois, à l’ouverture, l’oiseau s’est envolé droit sur nous (heureusement, ils maîtrisent très bien les virages à toute vitesse…), nous avons trouvé des œufs de trois espèces différentes ( et donc des nids différents) et, malheureusement, deux oiseaux morts.
Saviez-vous que ce joli petit oiseau qu’est la mésange n’apprécie pas du tout que l’on s’introduise chez elle et frappe à la tête jusqu’à ce que mort s’ensuive les oiseaux venus repérer la disponibilité du nichoir? Même les autres mésanges. Puis elle construit son nid par-dessus l’intrus.
Tous les nids n’en étaient pas au même niveau: certains étaient à peine commencés, d’autres, bien finis, contenaient déjà plusieurs œufs.
Les nids de sittelles étaient les pires: en effet, elles régurgitent afin de boucher tous les interstices, ce qui rend très compliquée la vérification du nichoir. De plus leur nid est fait de feuilles qui ne tiennent que grâce aux parois du nichoir ( ou aux bords du creux quand elles le construisent dans un trou d’arbre) si bien qu’à l’ouverture, il fallait empêcher l’ensemble de s’envoler.
J’ai appris beaucoup de choses pendant cette journée, finalement plus que je n’en aurai appris au musée. Cerise sur le chapiteau, ce fut une journée très sportive (30 000 pas en un jour!) donc bon pour le corps et non pour l’esprit.
Après cette étude, impossible de croire que les scientifiques de terrain sont des personnes âgées à grosses lunettes enfermées dans un laboratoire sombre…. Ou alors ce sont des personnes âgées à grosses lunettes très sportives… Car le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas ménager notre peine!
Et vous, des voyages qui ont pris un tour imprévu?
Oh, C’est génial, une excellente expérience!!!
J’ai sauté sur l’occasion, ça n’arrive pas tous les jours! Je n’avais pas la tenue idéale mais tant pis, ça laisse des souvenirs à vie!:p
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C’est super original comme expérience ! j’ai juste une inquiétude : si vous touchez les oeufs chauds, vous n’allez pas dissuader la mère de revenir ? elle ne va pas abandonner la couvée ?
Dès que tu vois que les œufs sont chauds (tu touches direct dans le nid) tu les laisses. S’ils sont froids, on peut les prendre et les compter. Mais non apparemment la mère revient ( c’est la 4 ème année de l’étude donc ils s’y connaissent maintenant 😉 en général quand ils sont chauds aussi on voit l’oiseau sortir à toute vitesse du nichoir quand on l’ouvre donc on se doute un peu… Après n’étant pas professionnelle, je fais confiance aux pros.